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Rosa Bonheur: A 14 ans, elle se consacre exclusivement à la peinture. Elle se passionne pour la peinture animalière, genre mineur et réservé aux hommes. Son objectif est de rendre compte de l’existence d’une âme chez les animaux. Son tableau le plus célèbre, "Le marché aux chevaux", oeuvre de 5 mètres de long, est désormais exposée au Metropolitan Museum de New York. Pionnière de la défense de la cause animale dans l’art, elle considère les animaux comme des modèles aussi dignes d’intérêt que les humains. Elle les montre dans leur individualité, leur singularité, attentive à l’expression de leur regard. Elle refuse toute hiérarchie entre espèces, plaçant l’Homme au sein d’un écosystème et non au-dessus du règne animal. Non conformiste, Rosa Bonheur refuse de se marier, porte les cheveux courts, fume le cigare et monte à cheval, non pas en amazone, mais comme un homme. Première femme artiste à recevoir la Légion d’Honneur en 1865 par l’impératrice Eugénie. Cette dernière lui aurait dit : "J’ai voulu que le dernier acte de ma régence fût consacré à montrer qu’à mes yeux le génie n’a pas de sexe." C’est l’artiste qui a le plus vendu au XIXème siecle, elle est alors plus connue que Monet ou Renoir !

Jeanne Barret : Déguisée en homme, elle s’engage comme assistante du naturaliste Philibert Commerson sur un des bateaux de l’expédition Bougainville en 1767 et devient ainsi la première femme à avoir navigué autour du monde. On lui doit la découverte en France de plus de 3000 espèces de plantes. Lors d’une escale à Rio, Commerson et elle rapportent une plante grimpante dont les fleurs possèdent d’éclatants coloris, que Commerson baptisera Bougainvillea en l’honneur du capitaine. À la demande de Bougainville, le roi Louis XVI la nomme "femme extraordinaire" et, en reconnaissance de son travail et de son courage, lui accorde une pension royale. "Comment reconnaître une femme dans cet infatigable Barret ? Elle avait un courage et une force qui lui avaient mérité le surnom de bête de somme." Bougainville Des milliers de spécimens de plantes qu’elle a récoltés sont présentés dans l’herbier du musée d’histoire naturelle de Paris !

Dian Fossey: Scientifique engagée, Dian Fossey a vécu avec les gorilles pendant 13 ans, imitant leurs comportements pour être acceptée parmi eux. Son travail et son engagement ont permis de changer le regard sur les gorilles et les animaux sauvages, pourvus eux aussi d’une intelligence, d’une sociabilité et d’une culture. Obtient un doctorat en zoologie à l’Université de Cambridge à 42 ans, ce qui aide à sa reconnaissance dans la communauté scientifique. Reconnue comme l’une des plus grandes primatologues. Son action se situe au Rwanda auprès des gorilles des montagnes. Braconniers, trafiquants d’or, fonctionnaires rwandais pro-tourisme, Dian Fossey se fait de nombreux ennemis. Elle est assassinée en 1985, un meurtre qui reste irrésolu. "Quand vous réalisez la valeur de toute vie, demeurez moins sur ce qui est passé et concentrez-vous davantage sur la préservation de l’avenir." Au bord de l’extinction à l’époque, les gorilles sont passés de moins de 275 individus à plus de 1000 aujourd’hui !

George Sand: Romancière talentueuse et prolifique, George Sand est une figure féministe du 19e siècle. Connue pour ses écrits politiques et ses moeurs scandaleuses pour l’époque, elle s’intéresse également aux sciences naturelles et à la foresterie. En 1872, elle se lance dans le sauvetage de la forêt de Fontainebleau, l’Etat voulant en raser une partie pour y faire une exploitation rentable et intensive de pins. Par le biais de l’écriture, elle sensibilise ses lecteurs à de nombreuses problématiques environnementales telles que la déforestation, l’appauvrissement des sols et le dessèchement de l’atmosphère. Elle évoque aussi l’épuisement des ressources et la nécessité d’éduquer les enfants à la beauté de la nature. C’est dans le journal Le Temps qu’elle publie un premier manifeste écologique. "Tout le monde a droit à la beauté et à la poésie de nos forêts, de celle-là particulièrement, qui est une des belles choses du monde (...)." "Si on n’y prend garde, l’arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement, sans cataclysme nécessaire, par la faute de l’homme." Grâce à elle et le collectif d’artistes barbizon, les arbres centenaires et l’écosystème de Fontainebleau sont préservés !

Françoise d’Eaubonne : Autrice, elle a publié près de 50 ouvrages en mettant sa plume et son énergie au service des droits humains. Résistante, co-fondatrice du MLF (Mouvement de Libération des Femmes), elle est l’une des premières à penser le lien entre féminisme et écologie, créant « l’écoféminisme ». Elle s’engage dans de nombreux combats, contre la peine de mort, pour les droits des prisonniers ou contre le nucléaire.

Jane Goodall : Britannique, 1934 Une pionnière de la préservation de la vie animale Messagère de la Paix en 2002 Observe et vit dans la réserve de Gombe en Tanzanie pendant plus de 25 ans puis poursuit son action depuis le Royaume-Uni. A découvert que les chimpanzés étaient omnivores et qu’ils utilisaient des outils, à l’instar des humains, ce qui a complètement changé la perception de ces animaux. De scientifique, Jane Goodall est devenue une militante et activiste en faveur de la protection de l’environnement et des animaux, consacrant une majeure partie de son temps à la sensibilisation. D’abord décriée par ses pairs car sans diplôme, elle obtient un doctorat en éthologie (étude sur le comportement des animaux) à l’Université de Cambridge. En 1965, elle crée le centre de recherche Gombe Stream en Tanzanie, centre de renommée mondiale encore aujourd’hui. En 1977, elle fonde l’Institut Jane Goodall, organisation mondiale de conservation dont l’objectif est d’améliorer la vie des personnes, des animaux et de l’environnement. A reçu de nombreux prix. Parmi eux : la médaille d’honneur de la Tanzanie, la légion d’honneur en 2006 en France, la médaille d’or des 60 ans de l’UNESCO, des prix scientifiques prestigieux... Plus de 5000 chimpanzés vivent dans les habitats protégés du Jane Goodall Institute !